Jean-Marc Coudour

En bref

Né à Lyon, se passionne très jeune pour l’Histoire, le cinéma et la peinture. Envisage de se consacrer à l’écriture mais découvre au détour d’un magazine les photographies de Lewis Hine, Henri Cartier-Bresson, Robert Frank, Eugène Smith et Josef Koudelka. C’est une révélation.

Commence alors son parcours photographique dans sa ville natale en 1978 après une formation littéraire. Rencontres marquantes avec Robert Doisneau à Montrouge en 1981, puis un an plus tard avec Claude Dityvon en Bretagne. En 1982, s’installe à Paris - où il vit jusqu’en 2002. Travaille trois ans comme développeur dans un laboratoire couleur dans le quartier de Belleville et approfondit parallèlement la technique du noir et blanc en milieu professionnel, notamment à Montmartre avec le photographe et tireur Michel Quenneville. Choisit de devenir indépendant en 1985 et de privilégier le développement de son écriture photographique.
En 1987, Robert Delpire, Président du Centre National de la Photographie et Jean-Claude Lemagny, Conservateur à la BNF du site Richelieu, remarquent la série Primates. A celle-ci suivra un parcours de cinq années au cœur de la vie contemplative dans trente abbayes en France et en Europe du Nord. Échanges épistolaires et rencontre lumineuse avec Henri Cartier-Bresson en 1993. La galerie Akka-Valmay située rue de Seine a représenté l’œuvre de Jean-Marc Coudour de 1996 à 2000.

En 2003, il enseigne quelque temps la photographie comme « art de vivre » dans un centre universitaire à Lyon où il vit aujourd’hui. Il est aussi tireur argentique et traite lui-même ses images N&B. Parrainé par Jean-François Bauret, il est nominé au Prix Niépce 2005.
Attiré par les zoos dès 1982, il entame à partir de 2009 un travail au long cours sur la relation entre l’homme et l’animal au sein de structures zoologiques en France, Belgique et Suisse. Travaille dès 2014 avec Robert Delpire sur la maquette du futur livre désiré par cette figure majeure de l’édition.

Principales expositions

  • PRIMATES : Palais de Tokyo, Paris (Centre National de la Photographie, 1987) - Rencontres Photographiques de Lorient, 1989 - Galleria del Credito Valtellinese , Milan,1992 - Festival off des Rencontres d’Arles, 2004.
  • LES SENTINELLES DE LUMIÈRE : Panorama Européen des Rencontres Internationales de la Photographie à Arles, 1993 - Galerie Akka-Valmay, Paris, 1996-1997 - Galerie Le Bleu du Ciel, Lyon, 2003.
  • VERDUN : Exposition collective à Tokyo, 1994.
  • LE MESSAGER : Galerie Le Bleu du Ciel, Lyon, 2003.
  • TOUROPARC, des animaux et des hommes. 2009-2010. Zoo de Touroparc, Romanèche-Thorins, été 2010.
  • GALERIE MAEGHT, PARIS : 10 photographes autour du thème Bestiaire, du 5 mai au 2 juillet 2011.Yann Arthus Bertrand, Nicolas Bruant, Jean-Marc Coudour, Elliot Erwitt, Michel Vanden Eeckhoudt, Frank Horvat, Sarah Moon, Paul Starosta, Jean-François Spricigo, Joël-Peter Witkin.
    Peintures : Jacques Monory. Sculptures : Ruth Adler. Commissaire d’exposition : Robert Delpire.

1/ Prix, bourses 2/ Publications, promotions

  • PRIMATES : 1/ Sélectionné par le jury du Prix Moins Trente présidé par Robert Delpire (CNP, 1987).
    2/ Trois photos dans le catalogue du Centre National de la Photographie, Paris, 1987 - « L’animal est une énigme », texte de Jean-Claude Lemagny accompagné d’une photo dans Camera International, N°31 Bestiaire, 1991 - Portfolio dans le magazine Réponses Photo intitulé Spécial images , 2004 - Projection publique, Festival off des Rencontres photographiques d’Arles, 2004.
  • LES SENTINELLES DE LUMIÈRE : 1/ Bourse d’Aide Individuelle à la Création, Ministère de la Culture (F.I.A.C.R.E.), 1991 - Sélectionné par le jury du Prix Kodak de la Critique, 1993 – Sélectionné par le jury du Panorama Européen des Rencontres Internationales de la Photographie à Arles, 1993.
    2/ Publication de l’ouvrage Les Sentinelles de Lumière. Monographie de 62 photographies avec un texte de Didier Decoin. (Éditions Desclée de Brouwer, 1997) - Présentation du livre à l’émission télévisée Bouillon de Culture de Bernard Pivot, dans le cadre du thème « la Sagesse et la Prière » en présence de l’écrivain et du photographe (28 mars 1997) - Présentation du livre par le photographe sur la chaîne de télévision câblée KTO (Lyon, Jardin du musée des Beaux Arts, 21 juin 2003). Entretiens radiophoniques avec RCF et Radio Pluriel, Lyon, novembre 2003.
  • VERDUN : Sélectionné par le jury du Prix New Cosmos, Tokyo 1994.
  • LE MESSAGER : Édition d’un livre bleu en 1998, quinze images en mémoire d’un être singulier à la vie terrestre brève. Impression en bichromie, tirage à 500 exemplaires.

Projets de publications et d’expositions

  • ZOOS XXX (2009-2016) : Immersion au coeur d'une trentaine de zoos, en coulisses dans la proximité des soigneurs et des animaux. Une vision personnelle d'un thème loin des poncifs télévisuels aujourd'hui en vogue.
  • LE SENS DE LA TERRE Métaphysique du Paysage, géométrie du réel (1979-2020) : La pensée de Gaston Bachelard accompagne ces paysages liés entre eux par « la danse des flots, la majesté des cimes, l’esprit de la forêt, les lumières de la ville. ». Belle rencontre avec Jacques Lacarrière chez lui à Sacy et à Paris en 1998.
  • LA BLESSURE DES ARBRES (2000) : Un regard sur l’état de la forêt après la tempête du 27 décembre 1999 en Charente-Maritime. Une trentaine d’images réalisées en février.
  • NUS HÉROÏQUES (1984-1994) : Un modèle unique, Sterling Archer King et une représentation « héroïque » de son corps nu sculptural conjugué aux éléments: granit, sable, herbe, bois, neige. Cinq séries : Richmond, Virginia, USA (1984), Bretagne (1985), Aquitaine (1987), Pyrénées (1989), Verdun (1994).
  • ÉBAUCHE D’UN AUTOPORTRAIT 1/3. Les Mystères de Paris (1999-2001) : Corps dévoilé et visage protéiforme, fragments ambivalents suspendus dans la révélation de soi, tiraillés entre pulsions et catharsis.
  • CROCODILIENS (2006-2007) : Tout juste vingt ans après la série Primates, une autre rencontre fortuite et fulgurante avec un animal encore plus ancien, l’un des doyens de l’humanité : le crocodile. Une vision allégorique et onirique de ce reptile fascinant.
  • SPLENDIDES AMOURS Ni avec toi ni sans toi (1998-2007) : Trente-trois couples d’hommes et de femmes ont accepté de poser en portraits-nus (regards frontaux) et dans leur complicité quotidienne (instantanés). L'épineuse question de vivre ensemble pour un thème éternel.
  • SPLENDIDES HASARDS Passants d’un jour (1979-2020) : Quatre décennies d’instantanés en France avec quelques incursions en terres plus lointaines, un éloge au final de la rue comme école du regard.
  • SPLENDIDES TRIBUS Scènes ordinaires de la vie familiale (1979-2020) : Une évocation du bonheur dans l’intimité de foyers ouverts au photographe et vision d’autres familles inconnues captées sur le vif dans l’espace public. Des images emplies d’allégresse mais « le bonheur est un ange au visage grave. »

En parallèle de ces thématiques différentes dans leur apparence et cependant toutes étroitement reliées entre elles, Jean-Marc Coudour questionne depuis ses premiers pas dans la photographie notre relation au corps lié au mystère des sexualités dans le cadre d’une fresque photographique intitulée Corps et âmes. Composée de cinq tableaux homogènes explorant les pratiques des anatomies solitaires ou entremêlées, chacun célèbre par la fulgurance de l’image instantanée les noces barbares entre la chair et l’esprit.
On pourrait résumer son cheminement comme une quête de sens aux tonalités métaphysiques implicites, tentative d’introspection de l’âme humaine scrutée dans les profondeurs de l’être caché et volonté d’appréhension de la réalité dans ses aspérités dévoilées aux confins de l’intime. L’œuvre s’articule autour d’axes déterminants comme l’enfermement, le dédoublement, les rapports de domination, l’ambivalence…

« L’acte photographique est ma façon d’être au monde. La photographie est mon langage, l’instrument de mon incarnation, une manière d’appréhender le réel tout en le transposant. L’appareil photo est l’outil que j’ai choisi pour m’approcher de l’autre afin d’entrevoir ses multiples facettes et d’apprendre à mieux me connaitre. Il est profondément lié au bonheur et au besoin d’être sur le terrain, vivant parmi les vivants. Comme l’observateur patient qui guette l’arrivée du mascaret, j’attends le moment propice qui me plongera soudain dans la joie mystérieuse du déclenchement. » JMC

« D’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même. » Amadeo Modigliani